L’EMPHYSEME DU CHEVAL
Définition
On l’appelle encore Asthme équin, la Pousse, la RAO (Recurrent Airway Obstruction), ORVR (Obstruction Récurrente des Voies Respiratoires, ou encore Bronchopneumonie obstructive chronique.
Le cheval ayant des difficultés à respirer expire en « poussant » volontairement avec ses muscles abdominaux qui se développent petit à petit de façon anormale. Cette maladie avait le nom de « Pousse ». Delà nous vient le terme « poussif » que nous connaissons dans le langage commun.
Cette obstruction est une maladie incurable, caractérisée par des difficultés respiratoires, avec ou sans production de mucus et des poumons surdimensionnés.
On retrouve cette pathologie aussi bien chez les chevaux que chez les poneys et les ânes. C’est une maladie respiratoire chronique qui s’étend de la trachée jusqu’aux poumons et qui correspond plus ou moins à l’asthme chez l’Homme.
Petit rappel physiologique de l’appareil respiratoire équin
Les poumons du cheval ont beau être très volumineux, ils sont proportionnellement aussi gros que les nôtres. En effet, ils pèsent environ 7 kg, soit 1,5 % du poids corporel total ce qui est pratiquement la même chose chez l’Homme dont les poumons pèsent environ 850 g.
La fréquence respiratoire du cheval est similaire à celle de l’Homme au repos, soit 8 à 15 mouvements respiratoires par minute. Par contre, le volume d’air inspiré par minute est 12 fois supérieur à celui de l’Homme : 66 litres/minute pour le cheval contre 5,4 litres/minute, ce qui indique que 60 % de l’air inspiré ne lui sert à rien : ce volume s’appelle « l’espace mort ».
Les chevaux ne peuvent respirer par la bouche à cause de la longueur et de la mobilité de leur palais mou (plus long que chez l’être humain et qui empêche la communication entre le tube digestif et le nez). Les chevaux sont donc contraints de respirer par le nez. Leurs narines sont relativement petites et leurs « conduits respiratoires » sont assez fins. Ceci induit une grande résistance au moment de la respiration et ils doivent « forcer » un peu plus que nous pour respirer.
Causes/facteurs de risques
1) sensibilité génétique
La plupart des chevaux sont exposés quotidiennement à de fortes concentrations de poussières dans les écuries mais une faible part de ceux-ci développent des signes d’emphysèmes. Dans ce cas, on peut se poser la question d’une interaction entre le génome de ces chevaux et leur environnement, et l’on peut aussi dire qu’un cheval emphysémateux aura donc des chances d’avoir une descendances présentant des symptômes. Mais ce raccourci est en fait plus complexe que cela.
2) hypersensibilité des poumons à l’inhalation d’allergènes
L’emphysème, comme on l’a vu, s’apparente à l’asthme humain et présente donc des composants allergiques et inflammatoires. Les allergènes les plus fréquents sont la moisissure, la poussière organique, les endotoxines (toxines situées dans la membrane externe de certaines bactéries), les champignons, rencontrés dans le foin ou la paille. En inhalant ces agents, le cheval va ainsi développer une réaction allergique au niveau de son système respiratoire. On qualifie cet emphysème de « saisonnier » car il se déclenche plus facilement en hiver lorsque les chevaux sont au box une partie du temps, voire constamment.
3) Inflammation chronique des poumons
Lors d’inflammation pulmonaire, nous allons avoir une libération des médiateurs chimiques et cellulaires. Ces médiateurs vont provoquer un épaississement de la muqueuse respiratoire et une forte production de mucus (substance sécrétoire nécessaire à la protection du système respiratoire). A la suite, il va y avoir une accumulation de ce mucus accompagnée cependant d’une faible élimination. Une contraction spasmodique des bronches va s’installer progressivement et tous ces facteurs vont contribuer à réduire l’espace disponible pour le passage et la circulation de l’air en devenant responsable de l’obstruction. A long terme, le poumon va se fibroser (qui va être sujet à des affections pulmonaires), perdre de son élasticité et nous passerons d’une simple inflammation à des lésions irréversibles.
L’inflammation chronique peut être consécutive :
- à une allergie au pollen. Les symptômes sont alors surtout visibles au printemps.
- à une infection respiratoire mal ou trop tardivement soignée qui aura laissé des séquelles au niveau des bronches
4) âge
Les chevaux atteints d’emphysème sont souvent des animaux de plus de 7 ans.
Symptômes
1)Dyspnée
Des difficultés respiratoires avec ou sans production de mucus. Celui-ci peut s’accumuler à l’intérieur des poumons ou être extériorisés sous forme de jetage (écoulement des naseaux).
2) Essoufflement et toux
On peut observer des naseaux dilatés, un essoufflement à l’effort et même parfois une incapacité à l’effort une toux persistante et un anus saillant.
L’inflammation et l’épaississement des tissus ont pour conséquence une réduction du diamètre des voies respiratoires, une production de mucus plus importante et des spasmes des muscles lisses entourant les bronches. Le passage de l’air est donc plus difficile et le cheval doit donc fournir un effort pour permettre sa circulation, ce qui se traduit par une toux et une contraction abdominale importante.
On observe donc une obstruction des petites bronches et des bronchioles qui diminue le passage de l’air : une broncho-constriction, suite à une hypersécrétion de mucus.
Il faut toujours se rappeler qu’excepté une quinte de toux normale en début de travail, toutes les autres toux sont anormales, à savoir : les toux en cours de travail, en fin de travail, au box, au pré et pendant un transport.
3) Augmentation de l’amplitude thoracique
Le cheval a des difficultés à respirer et surtout à expirer. Il fait des efforts, augmente l’amplitude de ses mouvements thoraciques et pousse en abdominal pour favoriser la respiration qui est difficile. Aussi, il dilate anormalement ses naseaux (tirage nasal)
4) Flatulences
A cause des violentes variations de pression abdominale synchrone à la respiration, on peut observer des flatulences.
5) « ligne de pousse »
Lorsqu’on est à un stade avancé et que l’on ne parvient pas à stabiliser les symptômes, on observe une « ligne de pousse », qui correspond à une hypertrophie des muscles obliques externes de l’abdomen, à cause des efforts respiratoire.
6) Amaigrissement
On peut observer un amaigrissement spectaculaire lorsque la maladie est devenue chronique. Le cheval va utiliser plus d’énergie pour respirer et va ainsi brûler plus de calories pour ses muscles respiratoires. il va doncn perdre progressivement du poids.
Diagnostic
- l’auscultation révèle souvent un son bilatéral anormal lors des phases de la respiration, des crépitements et soufflements expiratoires
- la présence d’une forte quantité de sécrétions respiratoires dans le canal trachéal-bronchial (attention cependant car on retrouve cela d’autres syndromes respiratoire ou maladies pulmonaires)
- observation des flans du cheval pour compter les respirations
- test diagnostic pour exclure les pathologies infectieuses
- le diagnostic peut être confirmé par l’échographie de la cavité thoracique
Traitement
Il sera à la fois hygiénique, médical (médicamenteux, ostéopathique), mais aussi naturopathique, avec une importance toute particulière mise sur la nutrition, un appui en phytothérapie en aromathérapie, mais aussi en gemmothérapie, en homéopathie, et en oligothérapie. Le shiatsu pourra aussi soulager un soulagement non négligeable.
N’hésitez pas à faire appel à votre naturopathe pour accompagner votre cheval dans ce protocole.
Source bibliographique :
https://www.vetostore.com/conseils-cheval/comment-reconnaitre-lemphyseme-de-mon-cheval-6-168.html
https://www.classequine.com/fiches-maladies/emphyseme-chez-le-cheval/
https://www.lepaturon.com/blog-cheval/emphyseme-cheval/
https://blog.equisense.com/emphyseme-cheval/
https://audevard.com/espace-sante-cheval?slug=emphyseme-cheval
https://www.cheval-energy.com/fr/guide-sante/92-emphyseme-chez-le-cheval